Opposer finance et climat est tentant sur base du principe de responsabilité partagée entre « pollueurs » et investisseurs/prêteurs. Parce que les énergies fossiles bénéficient d’un coût négligeant celui des externalités négatives, les énergies vertes souffrent d’une « green premium », surcoût actuel qui handicape la plupart des business plans les intégrant.

Jusqu’à l’atteinte des économies d’échelle suffisantes une solution efficace est leur subvention grâce à des primes ou certificats qui vont prendre une dimension nouvelle avec l’application de l’accord de la #COP21 « article 6 ».

Selon cet accord, des projets réducteurs d’émissions peuvent être bonifiés par la vente de certificats achetables par des pays ou acteurs privés « pollueurs » devant compenser leurs émissions. Cela débouche sur des accords bilatéraux entre pays ou entre entreprises. Le premier exemple a été donné par la Suisse et le Pérou en 2020, pour financer des équipements de chauffage à faibles émissions au profit de populations isolées (projet Tuki Wasi https://tukiwasi.org/en/).

Par ailleurs la prime à la vertu prendra, aux frontières de l’Europe, la forme d’un malus au carbone sur les produits importés de pays moins exigeants sur la carbonation de leur énergie/fabrication/transport.

Les risques de ce dispositif sont évidents: un double comptage des impacts d’une part, la non qualité des projets pouvant se révéler plus alibis que réels d’autre part.

D’où l’importance de l’accord de la #COP26 sur la mise en œuvre des dispositions de cet article 6.

Ceci ne devra jamais exonérer le « pollueur » d’optimiser sa trajectoire carbone. Mais il faut bien traiter les émissions incompressibles d’une part (aviation par exemple), les éventuels retards temporaires dans cette trajectoire d’autre part.

En accompagnant plus de projets décarbonants devenus ainsi rentables, la finance verte sera bien un autre grand levier transformant de l’économie mondiale.