La saison 2023 des assemblées générales des sociétés cotées se termine. Résultat des courses aux USA au plan de la RSE: Courage en berne, on peut et doit beaucoup mieux faire!

Cette année, l’obstruction des élus républicains a clairement dégradé le soutien des actionnaires aux résolutions incitant les entreprises à atténuer le changement climatique par rapport à l’année dernière.

Globalement, le soutien des actionnaires aux résolutions ESG a chuté:

Selon la société de conseil Georgeson, à mi-mai, le soutien des actionnaires aux résolutions environnementales est tombé à seulement 25%, contre 43% pour toute l’année 2022.

En outre, le nombre total de résolutions ESG a également diminué, passant de 283 à la même période l’année dernière à 240.

La réaction des Républicains contre l’investissement ESG a été le premier facteur clé contribuant à ce déclin significatif: Les États de cette couleur politique ont retiré des milliards de dollars de leurs fonds de pension et blacklisté les institutions financières engagées dans l’investissement ESG.

Second facteur de dégradation, les résolutions d’actionnaires devenues également plus agressives.

La Commission américaine des valeurs mobilières et des changes (SEC) a assoupli en 2021 les règles concernant la capacité des actionnaires à faire des propositions liées à l’ESG, ce qui a provoqué une inflation des propositions plus extrêmes.

Kilian Moote, stratège chez Georgeson, a indiqué à Reuters que cette baisse de soutien des actionnaires à de telles résolutions indique généralement que les actionnaires les trouvent trop lourdes.

De son côté, le Sustainable Investment institute a relevé comme visées majeures de ces résolutions:

  • Les trajectoires d’émissions : La plupart des propositions veulent que les entreprises fixent des objectifs de GES net zéro ou “conformes à Paris”, dans le cadre d’un “plan de transition” vers une économie à faible teneur en carbone. Et surtout des “objectifs basés sur la science” rigoureusement définis par SBTI tant pour le scope 1 que pour le scope 3 amont.
  • Le financement climatique : la pression est mise sur banquiers et assureurs contre leur financement des projets d’énergies fossiles.

En conclusion, les actionnaires ont bien 2 grandes postures possibles:
– Surfer sur la vague verte en allouant les financements aux entreprises déjà engagés sur des trajectoires ambitieuses pour le Climat,
– Jouer un rôle actif dans la decarbonation en usant de leur pouvoir pour infléchir des stratégies jugées décevantes.

Cette dernière option est clairement la plus impactante.

Mais on voit que les vents adverses se sont renforcés et exigent de plus en plus de courage. En l’occurrence, la tactique gagnante est expliquer le lien entre aggravation du changement climatique et risque pour l’entreprise donc ses actionnaires!

Cultivons le discernement et un militantisme éclairé!