Messages de Thierry Langreney, président des Ateliers du Futur et Co-Rapporteur:

06/04/2024

Assureurs: Accélérons pour électrifier le parc automobile!

Le parc automobile mondial a commencé sa décarbonation à petite vitesse. L’an dernier nous étions pleins d’espoir en annonçant que de nombreux pays avaient passé le point d’inflexion fatidique des 5% d’électrique dans la vente de véhicules neufs. Hélas, la propulsion qui devait suivre est moindre que prévue. 

Au niveau français, les ventes de neuf représentent 5% du parc, ce qui indique une durée de vie moyenne de 20 ans. Or 20% seulement des véhicules neufs sont électriques – ce qui nous met au 14ème rang mondial seulement.. La vitesse d’électrification du parc est donc seulement de +1% par an. 

Notre rapport à Bruno le Maire et Christophe Béchu porte 2 idées de rupture pour doubler cette vitesse frustrante!

1- Lever les freins: la premier crainte liée à l’électrique est l’autonomie. Cette frayeur, légitime de l’extérieur, est infondée avec les progrès des véhicules et des infrastructures de recharge. 

-> pour le prouver, nous proposons de mettre le pied à l’étrier de tous ceux qui font appel à leur assisteur suite à panne ou accident afin de bénéficier d’un véhicule de remplacement: qu’il soit électrique! 

Les volumes d’achat des assisteurs auprès des loueurs sont tels qu’ils permettront en amont aux constructeurs automobiles d’amortir plus vite leurs investissements dans l’électrique et en aval d’alimenter plus le marché de l’occasion. Tout cela ne peut qu’accélérer la baisse des prix. 

2- Accompagner la transition des clients sinistrés. 

Chaque année 1% du parc automobile est frappé par un sinistre grave entraînant le remplacement du véhicule: Incendie, vol, accident, inondation etc… 

C’est le bon moment pour se poser la bonne question de l’électrique! 

Même si l’économie de carburant et d’entretien est évidente dans la durée, la barrière de l’achat pour l’assuré sinistré reste tangible. 

D’où notre proposition de coup de pouce Vert: l’assureur doit alors proposer un complément de quelques milliers d’euros (4000€ par exemple) pour remplacer un véhicule thermique par un électrique. De par la faible fréquence de ces sinistres totaux, le surprime annuelle ne doit pas dépasser 40€. Simple et efficace!

C’est l’exemple même de performance extra financière que peut produire une stratégie pertinente de décarbonation de l’assureur et de son assisteur. Et qui sera immanquablement valorisée dans le reporting ESRS spécifique aux assureurs en cours d’élaboration au niveau de l’EFRAG!

Les Ateliers du Futur sont bien décidés à porter cette parole!

04/04/2024

Retour à la Raison d’être!

Le tsunami médiatique sur notre rapport co-produit avec Gonéri et Myriam s’apaise. Une seule question a été rarement posée, sans doute parce que la réponse semble évidente. Or pas forcément! Et de son importance dépend la vigueur des efforts à conduire, principe de proportionnalité oblige.

Cette question , c’est: Pourquoi, Pourquoi, Pourquoi?

1- Pourquoi un rapport? Quels sont le/les problèmes centraux?

2 problèmes ou plus exactement 2 menaces ont déclenché ce rapport :

  • La vitalité de certains territoires est menacée. C’est l’expérience que vivent aujourd’hui les résidents de Floride et de Californie, surexposés aux cyclones et aux feux de forêts et confrontés à un retrait des assureurs. Les primes et limites fixées par les assureurs résistants dépassent les moyens des plus modestes, qui doivent envisager un déménagement ou faire l’impasse sur l’assurance!…
  • La seconde raison, moins visible, c’est l’urgence de décarboner l’activité humaine urbi et orbi. Or les assureurs disposent de leviers immenses et sous-utilisés pour décarboner l’activité humaine, au niveau français, européen et même mondial! Et l’éventail des possibles n’a cessé de s’élargir lors de notre cheminement dans cette mission!

Voilà qui justifie plus de 6 mois de travail pro bono pour l’intérêt général!

2- Le Pourquoi du Pourquoi: Quelles sont les causes de ces menaces?

L’urgence climatique pour notre planète a été largement documentée par le GIEC, inutile d’y revenir.

Pourquoi la vitalité de nos territoires est elle menacée?

Comme le rappelle si bien Thomas Piketty dans “Le capitalisme au XXIème siècle”, le développement de nos activités économiques donc des emplois a été démultiplié par l’invention du crédit. Car c’est l’emprunt qui permet d’investir pour installer les outils des entreprises dont le travail va générer la valeur permettant de les financer. 

Or le prêteur doit être raisonnablement confiant dans l’avenir, et estimer acceptable son risque. 

L’assureur n’est donc pas seulement celui qui remet le pied à l’étrier du particulier ou et de l’entreprise qui a trébuché après un coup dur. C’est surtout le tiers de confiance qui décontracte prêteurs et investisseurs sur le risque opérationnel. Même si l’assurance devient de plus en plus débranchable… sous la pression des consommateurs si attachés au prix.

L’assurance est donc au cœur de nos vies…

Et la nervosité des assureurs – et de leurs réassureurs – sur les territoires sur-exposés aux risques les plus prévisibles est la raison de cette menace sur la vitalité des territoires. 

En chiffres:

  • Les 24 milliards d’euros de primes annuelles d’assurances dommages aux biens sécurisent environ 24.000 milliards de patrimoine des particuliers, agricoles, professionnels et des entreprises, ainsi qu’une large partie de notre PIB de 2.600 milliards – une minorité d’entreprises s’assurant en pertes d’exploitation,
  • Évincer 10% du territoire ou du PIB de ce filet de cette sécurité assurantielle est donc loin d’être anodin. Pour les américains le déménagement est la solution, qui règle certes le problème du PIB mais pas celui du patrimoine!…

3- Le Pourquoi du Pourquoi du Pourquoi: Quelle est la racine de cette nervosité des assureurs?

L’évitement de lignes entières d’activités est une réalité pour de nombreux assureurs depuis la nuit des temps! Ont été concernés l’assurance récoltes, des DOM, des grands risques, maritimes, aériennes, spatiales, etc… 

La réalité du régime Cat nat est plus simple puisque primes, franchises et universalité sont fixées par l’Etat… 

Notre rapport analyse le faisceau des forces à l’œuvre et surtout porte des préconisations qui nous semblent proportionnées à l’enjeu. Preconisations:

  • Auto financées
  • Pragmatiques
  • Équilibrées 

Rien de grand ne se fait sans effort, dans un jeu collectif au service de ces enjeux!

02/04/2024

Merci à Bruno le Maire et Christophe Béchu pour cette mission stimulante dans un environnement passionnant.

💡 Merci à leurs équipes et aux 150 interlocuteurs auditionnés pour leur précieuse contribution.

Heureux d’avoir pu coopérer avec Goneri le Cozannet et Myriam Mérad, si complémentaires.

🤞 Un seul souhait: que ce rapport que nous avons voulu autofinancé, équilibré en termes d’efforts et pragmatique soit utile à l’intérêt général!

🌪🌡🌊 Car la résilience n’est pas seulement un sujet de court terme, c’est bien une condition essentielle de la confiance dans le Futur, donc de l’investissement et de la vitalité économique.

Pour télécharger la version française:

https://lesateliersdufutur.org/wp-content/uploads/2024/04/Rapport-sur-lassurabilitA©-des-risques-climatiques-2-avril-2024_543134.pdf