L’invasion russe de l’Ukraine impacte atrocement la population de ce pays vers qui vont toutes nos pensées. 


Au plan du Climat, elle bloque aussi hélas toute coopération mondiale avec le 4e émetteur de GES qu’est la Russie, au moins à court terme. Le transfert de technologies occidentales indispensables pour décarboner les aciéries et autres industries est inenvisageable.


Heureusement, d’autres initiatives de coopération progressent en amont de la prochaine COP27 qui se tiendra en novembre en Égypte et qui fera la part belle aux aides fléchées Climat pour les pays en développement.


L’Océan Indien offre à ce titre des perspectives encourageantes:

  • L’Afrique du Sud est le premier bénéficiaire, pour accélérer sa sortie du charbon, du partenariat international Just Energy Transition Partnership annoncé le 2 novembre 2021 par les US, le UK et l’Europe: la promesse d’aide atteint 8,5 milliards de dollars pour les 3 à 5 premières années y compris les incitations des acteurs privés. L’exposition du 1er énergéticien national aux centrales à charbon, sources d’électricité mais aussi d’emplois peu qualifiés, n’est pas un mince challenge qui va exiger un traitement spécifique. D’où la task force internationale dédiée à cette transition globale et qui vise un pacte détaillé avant la COP27.
  • L’Indonésie, autre pays intermédiaire, est en théorie un excellent candidat pour un tel partenariat visant à sortir du charbon. Il préside actuellement le G20 – exemplarité! – et fait partie des régimes démocratiques, avec ses forces et ses faiblesses. Sa première faiblesse est d’être le plus gros exportateur mondial de charbon, ce qui exacerbe le lobbying domestique contre son abandon, surtout en période de guerre en Ukraine et de canicule en Inde!… Son objectif de neutralité carbone fixé pour 2060 ne s’appuie sur aucun plan énergie précis, avec un décommissionnement des centrales à charbon seulement en 2055… L’élaboration d’un plan de transition crédible et global est donc le premier pas à franchir. La difficulté justifie que des discussions aient démarré au plus haut niveau. C’est ainsi que la ministre des finances américaine Jannet Yellen a rencontré son homologue indonésien lors de discussions qui se sont tenues à Washington récemment en vue d’un nouveau Just Energy Transition Partnership.
  • En Inde, la chaleur qui précède traditionnellement la mousson de juillet atteint cette année des sommets: Mars a été le plus chaud des 12 dernières année, avril le 3ème plus chaud après 2010 et 2016. Mai affiche déjà dans certaines régions des températures voisines de 50°C après 46°C fin avril. Le pic de demande électrique lié au besoin de réfrigération/climatisation entraîne des coupures ou limitations de 2 à 10 heures par jour dans 16 des 28 états. Les hausses de prix du charbon et du GNL alimentent une inflation globale. Tout ceci impacte lourdement la santé des plus fragiles, la production agricole, les entreprises et les ménages globalement. Dans un tel contexte de crise, les discussions sur une sortie du charbon passent au second plan. Les US et l’Europe se montrent néanmoins motivés, mais le gouvernement indien nous reproche de proposer plus d’études que de solutions concrètes…
  • Le Vietnam, enfin, fait l’objet de contacts préliminaires avec la Commission Européenne. Son industrie du charbon est moindre et son potentiel éolien est prometteur. C’est ainsi que le président de la Commission économique du Comité central du Parti, Trân Tuân Anh, a reçu, le 12 mai à Hanoï, John Murton, envoyé britannique pour la COP26, et Marc Vanheukelen, ambassadeur itinérant de l’UE pour la diplomatie climatique.

En synthèse, un effet d’entraînement est donc possible grâce au partenariat bien engagé avec l’Afrique du Sud, mais il reste à transformer l’essai!

Pour le Climat surtout et aussi pour consolider une coopération durable entre démocraties!