Tripler la production mondiale d’énergie renouvelable en la portant à 11 Terawatts d’ici 2030 permettrait de réaliser environ 60% de baisse de nos émissions mondiales.
Selon l’Agence Internationale de l’Energie, c’est un jalon essentiel du voyage vers le Net Zero, mais nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire. Ce sera donc un des grands objectifs de la COP 28 à Dubai..
La Chine est le pays le plus pollueur au monde, mais c’est aussi le premier en termes d’investissements pour réduire ses émissions à travers le développement des énergies renouvelables. Elle devrait approcher 3.9 TW de capacité renouvelable en 2030 contre 1.2 TW actuellement (le double de l’Europe).
Le Plan des Déserts Verts
En 2021, le président chinois Xi Jinping a annoncé un vaste plan visant à construire des bases de production d’énergie renouvelable dans les déserts du pays. Peu de détails ont filtré depuis l’annonce de ce plan. Il apparait, selon Bloomberg, que 225 méga-bases devraient être installées au sein de 12 projets solaires et éoliens en Mongolie intérieure, dans le cadre de ce plan titanesque de “déserts verts”. Il nécessitera d’investir des centaines de milliards de dollars et de mobiliser des millions de travailleurs.
La Chine semble en bonne voie pour établir un record dans l’installation d’ENR cette année – plus de 300 GW, et atteindre potentiellement son pic d’émissions vers 2025, bien avant l’échéance de 2030.
2 développements sont, par exemple, en cours, sur des surfaces voisines de 20 x Central Park::
- La base d’énergie solaire de Kubuqi : Située dans le désert de Kubuqi, c’est la plus grande base de production d’énergie solaire au monde. Elle a une capacité de 15 gigawatts et fournit de l’électricité à environ 2 millions de foyers.
- La base de production d’énergie éolienne de Tengger : Située dans le désert de Tengger, c’est aussi la plus grande base de production d’énergie éolienne au monde. Elle a une capacité de 10 GW et fournit de l’électricité à environ 1,5 million de foyers.
Les avantages des déserts pour les ENR
Les déserts présentent plusieurs avantages pour le développement des énergies renouvelables. Ils bénéficient d’un ensoleillement et un vent constants. Ils sont également peu peuplés, ce qui facilite la construction de grandes installations.
Les déserts reçoivent une quantité d’énergie solaire beaucoup plus importante que les autres régions du monde. Par exemple, le désert de Gobi, en Chine, reçoit environ 3 000 heures d’ensoleillement par an, contre environ 2 000 heures dans le nord de l’Europe.
Par ailleurs, les déserts présentent des vents forts et constants, ce qui est idéal pour la production d’énergie éolienne. Par exemple, le désert de Taklamakan, en Chine, reçoit des vents de force 7 ou plus environ 200 jours par an.
La faible population des déserts facilite, enfin, la construction de grandes installations de production d’énergie renouvelable. Les avantages économiques des terrains bon marché et l’ampleur de ces développements suggèrent que ces bases dans le désert pourraient devenir parmi les sources d’énergie les moins chères au monde!
L’état d’avancement du projet
La première phase du projet, qui prévoit la construction de 97 gigawatts de capacité, est en cours de réalisation. Environ un tiers de cette capacité est déjà installée, et le reste devrait être achevé grace à un “rush” traditionnel de fin d’année.
Le secteur de l’énergie renouvelable en Chine fait face aux mêmes vents adverses que dans le reste du monde, avec des coûts volatils et des taux d’intérêt élevés. D’ou notre exhortation des décideurs politiques et des Banques Centrales occidentales à l’occasion de la COP 28 à débloquer des financements à des taux préférentiels!
Malgré cela, les entreprises continuent d’investir massivement dans le solaire, avec une estimation de 1 milliard de dollars par jour. La construction de bases énergétiques à grande échelle tire clairement parti des industries matures de l’énergie verte en Chine.
De sérieuses réserves sur les développements résiduels du charbon!
En 2022, la Chine a brûlé plus de charbon que le reste du monde combiné. Selon l’IAE, elle en reste encore dépendante pour 60% de son électricité.
En 2022, la Chine a approuvé la construction de 38,4 GW de nouvelles capacités de production d’énergie au charbon, soit plus que n’importe quel autre pays du monde.
Ces nouvelles installations au charbon, y compris celles en Mongolie intérieure, sont construites aux côtés des parcs solaires et éoliens. La logique de Pékin est de fournir un soutien potentiellement peu utilisé pour la génération renouvelable intermittente et de maintenir la sécurité énergétique en conservant l’option d’utiliser son charbon abondant à l’échelle nationale. Cette approche, décrite par Xi comme “construire le nouveau avant de se débarrasser de l’ancien”, a suscité des critiques pour avoir potentiellement augmenté les émissions et détourné des ressources d’alternatives comme les améliorations du réseau électrique et le stockage par batteries.
Les experts estiment que la Chine devrait arrêter de construire de nouvelles centrales au charbon d’ici 2025 si elle veut atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Des efforts sont donc nécessaires de toutes parts, notamment: Accélérer sur les ENR en Europe et aux US, tandis que la Chine et les pays en développement remplacent leur production électrique de source fossile.
De sérieuses négociations en perspectives à Dubai.