Le match de la neutralité carbone en 2050 est totalement collectif: Le monde entier préservera ou dégradera son climat commun collectivement.

Or au moment où les décideurs mondiaux préparent leur séjour au sommet de la COP26 à Glasgow – au fait, qui évitera l’avion?…, la hauteur du challenge est frappante. Un rapport spécial de l’ONU le mois dernier annonçait qu’avec les engagements actuels des pays, le monde s’avance vars un réchauffement de 2,7°C, soit très loin de l’ambition fixée il y a 6 ans.

Plus de 190 pays ont signé l’accord de Paris en 2015. Qui est en tête et en queue des intentions de performance pour la moitié de ce siècle?

– l’Europe porte clairement le flambeau avec un objectif de neutralité nette pour 2050 doublé d’un objectif de réduction de 55% des émissions à 2030 par rapport à 1990,

– Les États Unis sont revenus dans la course grace à la nouvelle administration démocrate, mais sa capacité d’engagement est limitée par les positions polarisées au sein du sénat américain,

– La Chine a préannoncé un objectif de neutralité carbone mais à 2060. Le président Chinois n’a pas prévu d’y participer…

– L’Inde, 3e pays émetteur de GES au monde, affiche un objectif de quadrupler sa capacité d’ENR d’ici 2030 mais refuse de s’engager sur un objectif de neutralité. Elle rappelle que le problème du climat a été causé par les pays qui se sont déjà industrialisés et enrichis au siècle dernier et qu’elle ne peut pas obérer la montée du pouvoir d’achat de sa population… Le premier ministre indien n’a pas encore confirmé son déplacement à Glasgow,

– La Russie qui dispose de ressources énormes en charbon, pétrole et gaz, entend bien les monétiser et a annoncé à la fois une hausse de ses exportations de charbon en Asie… et objectif de neutralité carbone nette en 2060!

– Le Mexique, l’Australie, l’Afrique du Sud, le Brésil résistent également à la pression internationale et n’ont pris aucun engagement. Les sécheresses et incendie récents ont pourtant rappelé combien ils étaient impactés par le réchauffement climatique.

Le sujet sous jacent qui nuit au consensus et à la qualité de ces négociations est un sujet à 100 mIlliards de $ par an: Lors de la COP15 de Copenhague en 2009, les pays riches ont promis aux pays en développement une contribution annuelle de ce niveau pour les aider à s’industrialiser à l’aide de technologies décarbonées.

Parmi les 23 pays de l’OCDE, seuls la Norvège, l’Allemagne et la Suède ont tenu ou dépassé leur promesse. La France en serait à 90% selon le think tank Overseas Development Institute. Les États Unis ont été trés critiqués pour des annonces jugées ridicules et ceci est encore au débat au Sénat.

De surcroît 70% des aides allouées prendrait la forme de prêts, augmentant l’endettement de pays à ressources très contraintes.

Bref une manche décisive mais un contexte qui rend Boris Johnson peu optimiste.

On sait que la qualité d’une équipe est celle de ses maillons les plus faibles!