La COP 28, à laquelle nous participerons, sera critique à plusieurs titres:
- 6 petites années nous séparent de la deadline pour l’installation des investissements amont et aval permettant de réduire de 50% notre empreinte carbone,
- Les retrouvailles de John Kerry et Xie Zhenzua puis de Joe Biden et Xi Jinping ouvrent une fenêtre d’opportunité unique pour rehausser les engagements politiques,
- La Just Energy Transition va aboutir à l’abandon par l’Afrique du Sud des centrales à charbon, il reste à répliquer le deal avec l’Indonésie, le Vietnam…
- Les fuites de méthanes liée à l’extraction d’hydrocarbures sont maîtrisables à court terme y compris par le Turkménistan avec l’aide des occidentaux.
La Chine pèse 30% des émissions mondiales, les US 15%. Le communiqué militant pour le climat de Xi Jinping et Joe Biden a donc redonné à la COP 28 un tonus proche de celui de la COP 21, bénéficiaire du même boost dans sa préparation. Les négociateurs livreront sous peu leurs nouvelles propositions.
La volonté politique est nécessaire, mais non suffisante dans la vraie vie. Car, le plus souvent, les décisions d’investissements et la création de valeur reviennent principalement aux entreprises. Or les pressions concurrentielles et actionnariales surpondèrent le plus souvent les résultats de court terme par rapport aux responsabilités de plus long terme. Seules des politiques publiques établissant un jeu concurrentiel équitable et des objectifs alignés sur l’Accord de Paris npeuvent résoudre cette dispersion.
L’Europe l’a bien compris en prenant le leadership sur l’exigence de plans de transition cohérents. Même si le cheminement a été laborieux, nous nous réjouissons de l’éclosion des directives CSRD, CS3D, CRD6 qui vont ou iront dans ce sens vertueux.
En conséquence nous portons dans cette COP 28 2 recommandations simples et efficaces:
- une 1ère recommandation universelle: Incitons toutes les nations Parties à rendre de la même manière obligatoires pour les grandes entreprises les plans de transition alignés sur l’Accord de Paris! Un tel axe a le mérite de la simplicité et de l’efficacité .
Après le Vouloir Faire, le Pouvoir Faire: Les investisseurs doivent des compte à leurs donneurs d’ordre. Or la hausse des taux s’ajoute à l’inflation des matières premières et des salaires pour peser sur le rendement des infrastructures d’ENR. Tandis que la hausse des prix du pétrole et du gaz rend les projets de développements fossiles plus attractifs!
L’IEA anticipe un ralentissement des investissements mondiaux dans les ENR pour ces motifs à +5% sur les 5 prochaines années alors qu’une hausse de 150% serait nécessaire au niveau mondial!
- D’où notre 2ème exhortation : « Quoi qu’il en coûte » aux banques centrales, créons des enveloppes de financement de type TLTRO à taux préférentiel (1 % au lieu des 4%+ actuels) afin de booster les projets d’ENR qui s’essouflent!
Mesdames et Messieurs les décideurs politiques, pour atteindre nos objectifs, exigez et facilitez l’action. De cette manière la COP 28 marquera le tournant décisif dont ont besoin les générations futures.
Voici donc notre message à Joe Biden, Xi Jinping, Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron, Elisabeth Borne, Rishi Sunak et bien d’autres…