Ce 7 juillet, le Department for Business, Energy and Industrial Strategy britannique annonçait avec flegme le dénouement du plus grand appel d’offres ENR de son histoire. Cette opération  permettra d’alimenter en électricité d’origine renouvelable 17 millions d’habitants! 

Un nouveau signe de leadership – et de souveraineté bien sûr – de ce royaume, exemplaire par son ambition et sa performance de décarbonation. Sa fierté légitime de présider la COP 26 était palpable!

Ce cheminement a très sérieusement démarré en 2005 avec un challenge marqué de l’ONG Les Amis de la Terre, le soutien de groupes comme Radiohead et une pétition signée par 200.000 britanniques pour demander au parlement une loi Climat ambitieuse.

En 2008 le parlement anglais a ainsi voté sa première loi de programmation: Le Climate Change Act. Sur plus de 600 députés, seuls 5 ont voté contre…

L’objectif retenu fut de réduire de 80% les émissions du pays en 2050 par rapport à leur niveau de 1990. Des budgets carbone quinquennaux ont été fixés pour le pays et une instance de contrôle, le UK Climate Change Committee, établie. Cela a inspiré bien sûr des pays comme la France, la Suède la Nouvelle-Zélande.

Depuis 2008, le UK a traversé comme nous 2 crises financières, usé 8 premiers ministres – bientôt 9 – mais ses efforts, contrairement aux USA, n’ont fait que se renforcer: l’objectif de 80% de réduction a été avancé à 2035 au lieu de 2050.

Au plan des réalisations, l’Angleterre est Reine! La réduction de ses émissions de GES (base consommation et non production pour tenir compte de l’offshoring très développé au UK) entre 1990 et 2019, atteint -40%, suivie par celle de l’Allemagne -30% et de la France -20% environ. 

Les centrales électriques à charbon, majoritaires en 1990, ont quasiment toutes été fermées au profit de centrales thermiques à gaz, et d’une bascule stratégique vers les ENR. 

Les investissements dans l’éolien sont royaux: le parc actuel offshore atteint une puissance de 10GW, seulement dépassée par la Chine avec 24GW. Elle sera portée à 50GW en 2030. Selon Renewable UK le pipe-line actuel de projets éoliens offshore représente même 86GW, plus que la Chine!

On y voit bien le fruit du consensus politique: Les 2 grands partis britanniques redoublent d’ambition pour le climat au lieu d’en faire un point de désaccord. THE contraste avec les US!

La semaine dernière, le directeur de l’Office for National Statistics annonçait au parlement que le Royaume Uni allait désormais publier son estimation d’empreinte carbone trimestriellement, comme le PIB!

Encore un très beau signe de maturité, seulement précédé par la Suède à notre connaissance. L’intérêt d’une publication des émissions à fréquence aussi rapprochée? On sait combien le challenge est générateur de progrès. Plus fréquente est l’occasion de discuter, voire d’interpeller dirigeants et équipes sur la rapidité et l’efficacité de leurs actions, plus grandes sont les chances de rehausser la performance. 

Vivement que tous les pays européens – et du monde! – adoptent cette excellente pratique !