Le candidat retenu par notre prochaine élection présidentielle portera la stratégie de la France et celle de l’Europe – durant quelques mois, sur le Climat.

Les Ateliers du Futur, fidèle à sa raison d’être, a donc décidé d’interpeller chacun de ces candidats pour connaître leur point de vue sur la mise en place d’une publication obligatoire par chaque entreprise de sa trajectoire prospective d’émissions de gaz à effet de serre.

À 3 jours du premier tour, voici la réponse la plus argumentée que nous ayons reçue. Sans beaucoup de surprise, elle émane de l’équipe projet de Yannick Jadot!

“Monsieur Langreney,

Merci pour l’intérêt que vous portez à Yannick Jadot et son programme pour la France. Nous vous prions d’accepter nos excuses quant au fort délai de notre réponse à votre courrier, lié à un volume très important de demandes.

Le détail des trajectoires d’émissions de GES induites par notre programme, secteur par secteur, est explicité dans ce document que nous avions rédigé pour l’Affaire du siècle : https://www.jadot2022.fr/nos_engagements_climatiques_en_reponse_a_laffaire_du_siecle 

Par ailleurs, nous jugeons utile d’y joindre notre position relative à la production et à la publication des bilans carbone et des trajectoires GES des organisations au delà de l’Etat, à savoir les administrations publiques et parapubliques et les entreprises : 

Nous sommes nous-même particulièrement attentifs au travail sérieux, scientifique et engagé mené par des organismes spécialisés sur le climat, l’énergie, l’environnement, la santé, la biodiversité, tels que le vôtre.

Vous soulevez en particulier ici un enjeu essentiel pour la mesure du problème et pour permettre à la commande publique, et donc au marché, de favoriser les entreprises vertueuses pour le climat et de forcer l’adaptation ou l’élimination des autres. 

Sur cette question, nous désirons évidemment intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans les choix économiques des entreprises. Nous obligerons donc les entreprises à mesurer, comprendre, et réduire leurs impacts sur l’environnement. La réalisation d’un bilan carbone comprenant les émissions en avant et en aval de la seule production (dites de “SCOPE 3”) deviendra une obligation pour les plus grandes d’entre elles, qui sera élargie à toutes les entreprises avant la fin du quinquennat. Parallèlement nous développerons les outils d’évaluation de la performance extra-financière, afin que ces derniers soient évalués et connus par tous les acteurs de l’entreprise (actionnaires, dirigeants, salariés et pouvoirs publics). Les petites entreprises qui le souhaitent pourront être accompagnées dans la réalisation de ces bilans, sur le plan logistique, technique ou financier. Ces nouveaux indicateurs sociaux et environnementaux devront faire l’objet d’une certification à l’identique de la comptabilité financière traditionnelle. L’objectif est de créer le plus rapidement possible un ensemble de “chaînes” de bilans carbone, qui suive fidèlement l’ensemble de la chaîne de valeur, pour ensuite que ces chaînes créent un écosystème entier de comptabilité carbone. 

Les administrations publiques devront se soumettre à des obligations similaires de bilan complet (SCOPEs 1, 2 et 3) plus régulièrement, au moins une fois par an ; et la commande publique et les financements seront conditionnés au strict respect de critères sociaux et environnementaux, incluant ledit bilan carbone ; dont la publication sera publique.

…”

La suite très prochainement!

Et, pour mémoire, notre interpellation réalisée avant cette dernière alerte du GIEC, qui rejoint complètement la nécessité d’agir sans délai pour les entreprises, car elles sont les mieux placées pour gérer les transformations nécessaires :