Après avoir résisté de longs mois à la pression internationale, le premier ministre indien Narendra Modi a créé LA surprise du début de cette #COP26 en fixant 5 objectifs qui constituent un quintuple défi:

👉 Pour 2030:

– tirer 50% de ses besoins énergétiques de ressources renouvelables,

– rehausser de 500GW ses ressources d’énergies non fossiles,

– réduire de 45% son intensité d’émissions (Émissions/PIB) versus 2005

– réduire de 1 GT ses émissions sur le périmètre « business as usual » ,

👉 Et pour 2070, atteindre la neutralité carbone nette.

✅ Selon le secrétaire d’Etat indien à l’environnement, le pic d’émissions devrait être atteint en Inde entre 2040 et 2045.

Quiconque a eu la chance de découvrir cet immense pays rival de la Chine, peut aisément imaginer les giga-défis que cette trajectoire représente:

👉 Le premier défi est démographique: sa population, actuellement de 1,38 Md d’habitants, augmente de 1% par an, soit +14 millions/an environ. C’est 2 fois moins que dans les années 70, grâce à un impressionnant effort d’éducation au planning familial. Mais cela crée un stress géant sur ses ressources notamment énergétiques,

👉 Le second défi est celui du pouvoir d’achat: il a quintuplé depuis son accession à l’OMC en 1995, mais reste de seulement 2.000$/habitant contre 40.000$/h en France. L’aspiration légitime à accéder largement aux biens et services du monde moderne crée un second gigantesque besoin de ressources.

L‘Agence Internationale de l’Énergie confirme que sur les 20 ans à venir, l’Inde sera le pays dont les besoins énergétiques vont croître le plus au monde,

👉 Le 3eme défi est la concurrence du charbon qui représentent aujourd’hui 55% de ses besoins. Peu coûteux car foisonnant dans son sous sol, il assure des millions d’emplois peu qualifiés. Mais il est responsable de la dégradation forte de la qualité de l’air surtout en ville,

👉 Le 4e défi est technologique: le secrétaire d’Etat à l’environnement Gupta a en effet rappelé que les technologies de décarbonation nécessaires en agriculture, industrie et énergie devront être disponibles…

👉 Le 5e défi est financier: Le chiffrage par l’AIE des investissements nécessaires pour les 20 ans à venir atteint 1.400 milliards de dollars… avant économies à venir sur le pétrole. Et personne n’oublie que le coût des événements climatiques extrêmes est majeur pour l’Inde.

Parmi les investissements de rupture à réaliser d’ici 2030:

– construire 450GW de capacité énergétique non fossile ie ENR, hydroélectricité et nucléaire, en sus des 96GW existants,

– forcer l’utilisation d hydrogène verte dans ses raffineries et usines d’engrais chimiques, selon une note du 15/6/2021 émanant du Ministry of New & Renewable Energy.

D’où l’insistante revendication du gouvernement Indien d’un partage de cet effort avec les nations développées qui jouissent d’un niveau de vie… et d’émissions si supérieurs!

Revendication qui est donc l’un des sujets majeurs de cette #COP26.