Le 30 juin et le 7 juillet, les citoyens français seront appelés à élire une nouvelle assemblée nationale. 

Les Ateliers du Futur ont-ils un avis sur le niveau d’engagement des différentes formations politiques en faveur du Climat ? 

Etant apolitiques, nous proposons de rappeler dans ce message les grandes priorités pour avancer le plus rapidement possible dans le sens de l’accord de Paris, chacun pouvant y déceler aisément les forces et faiblesses des différents programmes pour atteindre les objectifs fixés. Ces programmes pourront d’ailleurs utilement être complétés en prenant appui sur le rappel de ces priorités.

En préambule, il convient de rappeler que les Ateliers du Futur :

  • S’appuient sur l’approche scientifique retenue par le GIEC démontrant l’impact de l’activité humaine sur les émissions de gaz à effet de serre et la hausse des températures mondiales qui en découlent, avec ses effets sur l’accroissement  du nombre et de l’intensité des événements extrêmes sur l’ensemble des parties du globe ;
  • S’inscrivent dans l’objectif de l’accord de Paris signé en 2015 qui vise à renforcer la riposte mondiale en contenant l’élévation de la température moyenne de la planète à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait sensiblement les risques et les effets des changements climatiques; 
  • Rappellent que le bilan mondial présenté lors de la COP 28 à Dubai en novembre 2023 souligne l’insuffisance actuelle des engagements des différentes parties à l’accord. L’atteinte de cet objectif passe par l’ intensification de l’action et la fixation d’objectifs plus ambitieux dans les engagements des pays afin de réduire les émissions mondiales de GES de 43 % d’ici à 2030 et de 60 % d’ici à̀ 2035 par rapport aux niveaux de 2019, et atteindre l’objectif d’émissions nettes nulles de CO2 au niveau mondial d’ici à̀ 2050 ; 
  • Relèvent qu’en Europe, le Green Deal et les nouvelles directives qui s’imposent aux entreprises (la CSRD et la CS3D) ont enclenché une dynamique positive avec un objectif de réduction de 55% des émissions de GES d’ici 2030, à partager entre les Etats membres, ce qui positionne l’Union européenne comme une référence, même si l’effort devra encore être prolongé au regard  des réductions nécessaires au plan mondial ;
  • Relèvent que la France s’est positionnée sur une Stratégie Nationale Bas Carbone cohérente avec le Green Deal, avec le lancement d’une planification écologique conduisant à des émissions de GES en réduction et proches d’un alignement sur cette stratégie ;

Dans un tel contexte, où la responsabilité de chaque pays est de contribuer au bon niveau à l’effort collectif mondial – rien de grand ne se fera sans effort – les programmes des formations politiques sont à apprécier au regard :

  • De l’accord des orientations fondamentales des formations politiques avec les principes clés rappelés ci-dessus ;
  • Des initiatives qui pourraient être proposées qui remettraient en cause la dynamique favorable impulsée en Europe et en France. 
    • A cet égard, une attention particulière devrait être portée aux initiatives qui consisteraient en politiques de stop and go, avec le risque associé de retrait des investissements, alors même qu’une politique énergétique, quelle qu’elle soit, doit s’inscrire dans la durée.  
    • Quatre thèmes nous semblent mériter un focus particulier :
      • Le nucléaire : si l’électricité nucléaire ne peut être qualifiée de renouvelable, elle est néanmoins à la fois décarbonée et pilotable (non intermittente). Les constantes de temps de l’industrie nucléaire (15 ans entre la décision d’engagement et la mise en service, investissements lourds impactant de nombreuses filières industrielles et des milliers d’emplois pendant plusieurs dizaines d’années), la politique en matière de nucléaire ne peut pas raisonnablement être requestionnée à chaque législature. 
      • L’éolien : c’est une énergie renouvelable dont la contribution à la décarbonation est réelle. Sa programmation est sur un horizon d’environ 3 à 5 ans, ce qui permet de réduire à court terme les émissions de CO2. Une réduction de l’ambition dans ce domaine priverait la France d’un de ses principaux leviers de décarbonation de l’énergie dans les dix prochaines années. 

      • Le véhicule électrique : les études dont nous disposons mettent en évidence que sur un cycle de vie complet, les voitures électriques émettent moins de C02 que les véhicules thermiques. C’est pour cela que la Commission Européenne encourage l’électrification des véhicules, et que les constructeurs automobiles se sont engagés dans des investissements lourds pour mettre en place de nouvelles chaines de production. Tout retour en arrière serait délétère à la fois pour le climat et pour le tissu industriel français et européen qui a besoin de signaux clairs et non contradictoires dans la durée. 
      • Les initiatives pour contenir le prix de l’énergie fossile : si elles peuvent naturellement se comprendre au plan général du soutien au pouvoir d’achat, il convient aussi de conserver à l’esprit que les baisses de prix des combustibles fossiles peuvent constituer un encouragement à la consommation et à la hausse des émissions de C02
  • Des orientations nouvelles qui pourraient contribuer à accélérer la dynamique enclenchée
    • En termes d’orientations nouvelles, nous recommandons en particulier de les apprécier au regard de notre « appel à l’action » du 17 mai dernier que nous avons adressé aux grands de ce monde et qui reposent sur les 10 actions suivantes