5 mois après son vrai décollage, l’alliance mondiale Net Zero Insurance Alliance (NZIA) essuie une salve destructrice.

Dans une lettre du 15 mai dernier à la NZIA, 23 procureurs généraux républicains de Louisiane et de l’Utah ont réagi à son Target Setting Protocol du 23 janvier en s’inquiètant d’un comportement des assureurs potentiellement néfaste pour leurs clients. 

Leur thèse est que cette alliance pour le Net Zero peut constituer une entente contraire aux lois antitrust et néfaste pour les secteurs et entreprises les plus émettrices car source d’inflation pour ces clients! Difficile d’objecter puisque la diminution de l’offre pour les grands émetteurs peu vertueux est le levier privilégié de cette alliance!

Le risque judiciaire supérieur aux US du fait des « punitive damages » produit ses effets. Une cascade d’adhérents jette l’éponge: Munich Re fin mars, QBE, Sompo, MAPFRE, Zurich, Swiss Re, Hannover Re et cette semaine SCOR, Allianz et AXA.

Aviva, dirigée par Amanda Blanc, reste fidèle à NZIA avec un engagement de Net zero en 2040… Mais aussi une exposition aux US négligeable!

Amanda Blanc, CEO d'AVIVA

Amanda Blanc, CEO d’AVIVA

Allianz reste aussi à ce stade membre de la Net Zero Asset Owner Alliance. 

Face à cette offensive d’une grande myopie pour l’humanité, quelles solutions sérieuses pour sauver la marche des assureurs vers le Net Zero y compris aux US?

A court terme, supprimer toute référence à cette alliance NZIA sans changer de politique!

La politique de souscription et d’investissement de tout assureur découle de multiples facteurs techniques, financiers, de gestion du capital, des risques y compris de réputation. Or on sait combien les assureurs US sont coutumiers du stop and go et les clients habitués aux montagnes russes dans ce domaine.

A moyen/long terme faut il renoncer à plaider pour le climat dans un contexte politique adverse? Sûrement pas et plusieurs leviers de lobbying, cet autre sport national, sont accessibles:

1. Économie : Souligner les opportunités économiques qu’offrent les énergies renouvelables et l’industrie verte. Les investissements dans ces secteurs créent des emplois et stimulent l’économie.

2. Sécurité nationale : La dépendance à l’égard des combustibles fossiles étrangers peut constituer une menace pour la sécurité nationale. L’indépendance énergétique grâce aux sources renouvelables peut renforcer la sécurité du pays.

3. Conservation : De nombreux républicains sont des défenseurs de la conservation et de la gestion prudente des ressources naturelles. La préservation du climat y contribue!

4. Education et sensibilisation: Encourager une meilleure compréhension scientifique du changement climatique et de ses impacts. Une des missions des Ateliers du Futur… mais seulement en Europe!

Toutes ces stratégies peuvent être menées aux niveaux local comme régional ou national. 

Avec une volonté d’écouter et de comprendre les points de vue de l’autre côté, on doit pouvoir progresser!

Et si le plus gros potentiel d’impact de la NZIA et de la NZAOA était dans le lobbying Vert, à l’instar d’un certain Bill Gates?